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Black Out a fêté sa 170e représentation en 2016 et continue son parcours sur la scène internationale. Cette pièce sombre au dispositif original, entre danse et arts visuels, est une véritable expérience pour le public qui y assiste en surplomb.
Elle est la première d’une série en cours appelée Dispositifs – avant NEONS Never Ever, Oh ! Noisy Shadows et Vacuum –, dans laquelle une idée visuelle est au départ de la création. Dans Black Out, Philippe Saire témoigne de son attachement ancien au dessin. Sur un sol couvert de milliers de fragments d’une matière noire, une danseuse et deux danseurs viennent tracer et composer, à l’intérieur de l’oeuvre chorégraphique, une oeuvre plastique. Le public assiste à un work in progress produisant des images empreintes de noirceur, et qui touchent à la sphère intime, à notre part sombre.
Les priorités dans cette pièce sont essentiellement graphiques, néanmoins une trame dramaturgique vient s’y superposer, discrètement, et dicter une progression, tant sur le visuel que sur le travail gestuel. Au début de la pièce, nous nous trouvons dans un monde blanc, surexposé, pareil au toit d’un immeuble où trois personnes viendraient prendre le soleil, avec maillots de bain et serviettes. Viendraient bronzer, viendraient noircir. Un espace irradié, gommant l’épaisseur des corps, les réduisant aux deux dimensions d’une image. Un croquis en mouvement, composition mouvante des silhouettes à plat, du blanc, des couleurs vives des serviettes et des maillots. La perspective plongeante nous met en situation quasiment clinique d’observateurs. C’est un microcosme proche du nôtre que nous scrutons, fait d’occupations à tuer le temps, aux codes proches et à la fois indéchiffrables. La chute de la matière noire va obscurcir peu à peu tout l’espace, et faire disparaître blanc et couleurs. Mais elle va aussi aussi redonner de l’épaisseur aux corps. Comme dans une « évolution régressive » les trois protagonistes vont tenter de domestiquer cette invasion. Elle va s’avérer inmaîtrisable. Progressivement, ils vont faire corps avec la matière, s’y dissoudre, et reprendre paradoxalement puissance et vie. Images de régression, de retour aux origines, voire d’éloge à l’ombre dont notre surexposition contemporaine nous éloigne, et avant tout travail pictural, Black Out est une pièce particulière dans mon parcours de chorégraphe. Elle s’éloigne d’une théâtralisation présente dans mes dernières pièces, et témoigne d’un attachement très ancien au dessin, à l’emploi du fusain, du graphite, de la craie grasse,… Toutes nuances de gris et de noirs, terreau dont émergent des souvenirs et bribes de corps.
Philippe Saire
Passage de la lumière à la nuit, de la vie à la mort, marée noire ou pluie de cendres… Black Out, de Philippe Saire est une réussite magistrale qui se regarde d’en haut, un tableau mouvant de lumière, de muscles et de poussière de caoutchouc.
Julien Burri, L’Hebdo, Suisse
Les vaillants interprètes et leurs mouvements se résument maintenant à des statues de l’ancienne Pompei, tombées alors qu’elles travaillaient, immobilisées dans la cendre volcanique. Brutalité. Dévastation. C’est ainsi que finit le monde.
Deborah Jowitt, DanceBeat, New York
Philippe Saire, le Suisse qui dessine la danse d’un trait noir est au Palais de Chaillot à Paris, avant une tournée internationale. L’homme qui aime tant investir des espaces hors-les-murs livre ici ses interprètes aux yeux du public dans un espace très clos. Ses créations: des interrogations sociétales et artistiques en forme de chorégraphies ultravisuelles. Fascinantes et déconcertantes.
Isabelle Soler, TV5 Monde, France
On a découvert Black Out dans la petite salle Béjart du Théâtre National de Chaillot, sorte d’action painting dont nous serions les témoins… Une bien belle expérience. (…) Il y a toute la peinture dans ce spectacle de seulement 40 minutes, du Rembrandt (…) et du Soulages, du Goya et du Keith Haring. Il y a toutes nos peurs et toutes nos noirceurs.
Agnès Izrine, Dansercanalhistorique, Paris
Tout au long de la pièce, les spectateurs sont invités à expérimenter un point de vue inhabituel sur les corps dansants. Avec ses 40 minutes, qui confèrent à l’action un caractère implacable, Black Out affirme un véritable dispositif scénographique (…). Une écriture du mouvement, qui est aussi une écriture de la posture du spectateur: tour à tour témoin, voyeur, invité à l’empathie ou à la répulsion, il ne sortira pas indemne de la matière noire qui envahit l’espace, dissolvant contours et images… Marie Chavanieux, La Terrasse, Paris
Le rendu visuel de cette création de danse qui trace des lignes blanches sur fond noir au moyen de mini-granules de caoutchouc est en effet spectaculaire.
Marie-Pierre Genecand, Le Temps, Suisse
Luttant contre l’envahissement de l’obscur, du son d’une fanfare joyeuse et funèbre à la manière du jazz funeral de la Nouvelle Orléans orchestrée par Stéphane Vecchione, les danseurs vont violemment fendre l’espace, étirant le noir de part en part. Se créent alors de magnifiques tableaux abstraits en noir et blanc.
Corinne Jaquiéry, 24heures, Suisse
Concept et chorégraphie
Philippe Saire
Chorégraphie en collaboration avec les interprètes
Philippe Chosson, Maëlle Desclaux, Jonathan Schatz
Dramaturge
Roberto Fratini Serafide
Conseil scénographie et lumière
Sylvie Kleiber, Laurent Junod
Création sonore
Stéphane Vecchione
Costumes
Tania D’Ambrogio
Direction technique
Yann Serez (création), Vincent Scalbert (tournées)
Régie lumière
Vincent Scalbert, Yan Godat, Pascal Di Mito, Joran Hegi
Régie son
Philippe Saire, Jérémy Conne
Captation vidéo et teaser
Pierre-Yves Borgeaud
Photographies et design graphique
Philippe Weissbrodt
Concept et chorégraphie
Philippe Saire
Chorégraphie en collaboration avec les interprètes
Philippe Chosson, Maëlle Desclaux, Jonathan Schatz
Dramaturge
Roberto Fratini Serafide
Conseil scénographie et lumière
Sylvie Kleiber, Laurent Junod
Création sonore
Stéphane Vecchione
Costumes
Tania D’Ambrogio
Direction technique
Yann Serez (création), Vincent Scalbert (tournées)
Régie lumière
Vincent Scalbert, Yan Godat, Pascal Di Mito, Joran Hegi
Régie son
Philippe Saire, Jérémy Conne
Captation vidéo et teaser
Pierre-Yves Borgeaud
Photographies et design graphique
Philippe Weissbrodt