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Cie Philippe Saire
Av. de Sévelin 36
1004 Lausanne
Suisse

en résidence permanente au Théâtre Sévelin 36

+41 21 620 00 12 info@philippesaire.ch

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Orphelins spectacle En tournée ×

Ancrée dans un contexte socio-politique contemporain marqué par les enjeux de classe, les assignations identitaires et les dynamiques familiales, cette pièce en huis-clos flirte avec le fait divers ; démarre comme une comédie féroce pour nous jeter peu à peu dans la tragédie.

Texte Dennis Kelly - Traduction Philippe Le Moine, publié et représenté par l'Arche - éditeur et agence théâtrale
Durée: 1h50

Dennis Kelly est acteur, scénariste et dramaturge britannique. Auteur en vogue du théâtre anglais, il connaît plusieurs succès tels que After the End, Love and Money, ADN, Girls & Boys, ou la série télévisée Utopia. Orphelins (Orphans), monté pour la première fois en 2009, compte trois personnages: Helen, son frère Liam, son mari Danny. Tous deux orphelins et défavorisés, Liam a été élevé par sa soeur. Celle-ci vit maintenant avec Danny, ils ont un jeune enfant et incarnent la classe moyenne britannique blanche. Un soir où le couple entame un dîner romantique, Liam fait irruption dans leur appartement, couvert de sang. Ses explications sont confuses, il aurait porté secours à un jeune blessé sur le trottoir. On comprend peu à peu qu’il est en fait l’auteur d’un abominable crime raciste, et à mesure que la réalité apparaît dans toute sa monstruosité, elle met en tension les personnages.

« Les vainqueurs du capitalisme ne respirent pas l’air frais au sommet d’une colline qu’ils ont consciencieusement escaladée, mais existent plutôt à l’intérieur d’une maison chaude exclusive qui puise en elle-même ce dont elle a besoin de l’extérieur. Cet espace intérieur détermine tout. »
Peter Sloterdijk


D’abord chorégraphe, Philippe Saire accorde un traitement important à la physicalité dans la mise en scène de ce spectacle — écho à son oeuvre souvent empreinte d’un
important travail d’interprétation et de dramaturgie. Les partitions textuelles et chorégraphiques sont tissées et mises en dialogue en jouant sur les décalages, les
incongruités ou les renforcements mutuels. A cet égard il s’agit davantage de mouvement que de danse : loin des formes répertoriées, l’invention d’une gestuelle concrète est à la base de cette approche – gestuelle forte d’intentions et de sensations.
Avec Orphelins, cette approche par le mouvement donne à voir (et à vivre) les parcours intérieurs des personnages, les paysages tourmentés qu’ils traversent et les abysses qu’ils découvrent ; derrière tous les discours et les circonstances, dévoiler les enjeux vitaux, intimes. En jouant sur le décalage, cette interprétation permet aussi de
s’éloigner parfois du réalisme cru de la pièce, de glisser un instant vers l’absurde et l’humour pour mieux revenir vers l’intrigue.

Orphelins se passe dans un lieu unique, l’appartement de Helen et Danny. L’idée a été de dé-réaliser un décor d’intérieur, et de signifier la préservation du monde extérieur qu’il représente par la blancheur — blancheur du sol, des murs et des meubles. Les recherches ont puisé dans le champ des arts visuels, à l’instar de la série de pièces en cours Dispositifs, à la frontière de la chorégraphie et des arts plastiques.


Ce qui me touche toujours au théâtre, et qui est particulièrement réussi dans Orphelins, c’est que le politique passe par l’intime. Il n’y a rien d’explicatif dans le texte, pas de vérité assénée, pas de message moral, on s’attache à chaque personnage, on comprend le parcours de chacun… Rien n’est donné, et la place est laissée au spectateur de savoir en quoi la pièce résonne en lui. Et c’est à lui de faire la part des choses entre ce qu’il comprend et ce qu’il tolère, finalement à l’instar de ce qui se passe dans la pièce, et particulièrement chez le personnage de Danny.
Bien sûr, Liam se révèle peu à peu horrible, mais on a eu le temps d’avoir été touchés par sa fragilité (et c’est important qu’il soit attachant). Bien sûr, Helen semble forte et déterminée dans son acharnement à épargner son frère, mais sa logique devient peu à peu absurde et terrifiante (et c’est important que sa logique tienne la route). Et bien sûr, Danny, c’est un peu notre regard à nous, et notre perplexité -poussée à l’extrême- à devenir parfois complices de certaines situations. Quoi qu’il en soit, on s’est attaché à chacun, et le racisme dont traite la pièce passe par une progression de sensations, par des choix qui n’en sont pas vraiment. Le piège se referme sur eux. C’est cette tension qui doit être vécue par le spectateur : entre la compréhension des enjeux de chacun et notre positionnement vis-à-vis de leurs actes. Sa mise en évidence est essentielle, et c’est pour moi la clé dans la mise en scène telle que je veux l’aborder.
Il est essentiel pour moi que la pièce SOIT de l’ordre d’une expérience, d’une immersion dont on ne sort pas indemne. Et on ne va pas en sortir indemne en étant révulsé par les personnages, mais bien en s’y étant attaché, en ayant adhéré à leurs failles et leurs dilemmes.

Orphelins est une pièce essentielle sur la question du racisme. Et je veux que la mise en scène renvoie chacun à soi-même, encore une fois passer par l’intime pour se relier au politique. Nous avons tous à voir avec la notion de racisme ordinaire, et le déni ne fait rien avancer. Intellectuellement, bien sûr, l’idée du racisme est inacceptable. Mais concrètement est-ce si simple ?
Le racisme renvoie plus généralement au rapport à la différence. L’autre, dans toute sa diversité, nous place face à nos préjugés qui, même s’ils ne s’avouent pas, façonnent notre perception du monde social à partir du lieu et du contexte où l’on se trouve. La pièce renvoie plus généralement à ce qui pousse à un moment donné à commettre un acte de haine face à ce que représente un individu qui nous apparaît comme une menace et remet en cause notre monde ou notre situation.
C’est une approche personnelle du racisme que je cherche, une perception sensible du spectateur qui doit lui faire se dire : « Et moi, qu’est-ce que j’aurais fait ? »


Mise en scène et chorégraphie
Philippe Saire


Interprétation
Valéria Bertolotto, Adrien Barazzone, Yann Philipona, un enfant


Dramaturgie
Carine Corajoud


Assistant à la mise en scène
Chady Abu-Nijmeh


Lumière
Eric Soyer


Scénographie
Philippe Saire


Création sonore
Jérémy Conne


Costumes
Isa Boucharlat


Maquillage
Nathalie Monod


Conseil image
Anne Peverelli


Direction technique
Vincent Scalbert


Coproduction
Comédie de Genève, Arsenic, Centre d'art scénique contemporain - Lausanne


Soutiens et partenaires
La Compagnie est au bénéfice d'une convention de soutien conjoint avec la ville de Lausanne, le Canton de Vaud et Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture; ce spectacle est soutenu par la Loterie Romande, la Fondation philanthropique Famille Sandoz, Ernst Göhner Stiftung, la Fondation Leenaards, la Fondation Jan Michalski, le Migros Pour-Cent culturel & SIS Schweizerische Interpreten Stiftung. La Cie Philippe Saire est compagnie résidente au Théâtre Sévelin 36, Lausanne.


↳ PHOTOS HD
↳ FICHE TECHNIQUE

Dates passées

Lausanne (CH)
22.09.2021
03.10.2021
Genève (CH)
20.10.2021
24.10.2021