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Cie Philippe Saire
Av. de Sévelin 36
1004 Lausanne
Suisse

en résidence permanente au Théâtre Sévelin 36

+41 21 620 00 12 info@philippesaire.ch

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Angels in America spectacle En tournée ×

Texte Tony Kushner - Traduction Pierre Laville
Lauréate du prix Pullitzer 1993
Durée: 2h30

Dans l’Amérique reaganiste des années 1980, le SIDA éclate dans les communautés homosexuelles. Les trajectoires de vie s’entrecroisent dans cette pièce chorale où, tout en humour et en allégories, les personnages se confrontent à la stigmatisation et à la politisation de l’intime. Le soudain délitement du monde et du collectif exhorte à son improbable et réjouissante réinvention.
D’abord chorégraphe, Philippe Saire accorde un traitement important à la physicalité dans la mise en scène de cette pièce - écho à son oeuvre souvent empreinte d’un important travail d’interprétation et de dramaturgie. Ici, les corps sont marqués par la maladie et le doute, mais aussi par la sensualité, la compassion, l'indignation ou l’absurde.


J’ai découvert ce texte, comme beaucoup de gens, par la mini-série américaine qui en a été tirée, avec entre autres Meryl Streep, Emma Thompson et Al Pacino. J’ai été fasciné par la forme d’épopée qu’il prenait, ses aspects fantastiques, mais aussi par ce que la pièce disait sur l’arrivée du SIDA et ses impacts, sur le politique, sur le religieux et sur les relations humaines. En lisant la pièce de Kushner, j’ai pu entrer dans la complexité et l’intelligence de sa structure, dans son humour aussi comme moyen de lutte contre l’adversité. J’ai pu réaliser combien il parvenait à traduire poétiquement et sensiblement l’impact de l’arrivée du Sida sur une communauté et toute la société. Combien, également, il dépassait la seule question du SIDA, mais parlait de l’individu se démenant au milieu de la tourmente de « forces supérieures », des convictions religieuses, politiques, de l’arrivée d’un fléau.
On peut penser que le SIDA se soigne aujourd’hui, qu’il est devenu « moins grave » qu’auparavant, et que l’homosexualité est chose acquise et banalisée. C’est faux, on le sait, des gens meurent encore dans le monde à cause de leur orientation sexuelle, et chez nous, des parents, des collègues, lorsqu’ils l’apprennent, rejettent encore des homosexuels. On sait que faire son coming out, c’est comme ouvrir un gouffre devant ses pieds.


Après plus d’une cinquantaine de créations chorégraphiques et 30 ans de carrière, Philippe Saire a choisi la prise de risque. Figure majeure de la danse contemporaine en Suisse, le Vaudois (né à Alger en 1957) ose se réinventer avec «Angels in America», sa première mise en scène théâtrale dévoilée à l’Arsenic à Lausanne fin novembre et saluée par un excellent accueil, en Suisse romande comme à l’étranger.

Avec cette pièce chorale signée Tony Kushner, Prix Pulitzer 1993, l’artiste s’attaque à un monument du théâtre américain contemporain et de la culture gay mondiale. Des 7 heures originales d’une grande fresque politique et sociale autour des ravages causés par les débuts du sida sous l’ère Reagan, Philippe Saire a tiré un spectacle de 2h30 au rythme brillamment maîtrisé. Grâce à un subtile travail d’élagage, il resserre l’intrigue aux personnages principaux, recentre le propos sur l’essentiel humaniste du texte, relègue le politique au second plan pour concentrer son regard sur l’intimité de deux couples qui se font et se défont: Louis Ironson et son amant Prior Walter, l’avocat mormon Joe Pitt et son épouse Harper ainsi que Roy Cohn, personnage réel, ancien avocat de Trump et conseiller véreux de Reagan.

Plus de 30 ans après les débuts de l’épidémie, plusieurs oeuvres théâtrales ou cinématographiques ont, récemment, mené un travail de mémoire sur le VIH, sur les bouleversements humains que l’épidémie a entraînés, sur l’urgence avec laquelle la maladie a encouragé la défense de la cause homosexuelle. Philippe Saire, lui, s’attache à porter sur scène une fantaisie gay tragicomique qui crie la soif de vivre d’une génération sida sacrifiée. Son spectacle constitue une ode au pardon et à la compassion. Les personnages sont pétris d’angoisses et de doutes. L’histoire pointe également des maux (toujours contemporains) qui se cristallisent sous les travers du libéralisme sans limites des années quatre-vingts: le racisme, le conservatisme, les disparités sociales, les abus de pouvoir de certaines élites, la pollution...

Le texte est dense, les dialogues percutants, les scènes courtes. Grâce à une scénographie ingénieuse faite de panneaux amovibles et un usage très précis des lumières comme des fumigènes, le fantastique balaie le réalisme d’un revers de main, érige les barrières sociales d’une époque, remodèle l’espace mental des personnages. Au-delà de cette force esthétique savamment étudiée, on retrouve également le chorégraphe lorsque Philippe Saire insuffle dans sa partition théâtrale des touches de danse et de mouvement des corps, toute une gestuelle émotionnelle qui, contrepoint physique et poétique, incarne avec subtilité désirs ou émotions. Poussant la danse macabre vers un ballet sensuel et sexuel.

Gérald Cordonier, pour les Rencontres du Théâtre Suisse


Mise en scène et chorégraphie
Philippe Saire


Comédiens
Adrien Barazzone, Valeria Bertolotto, Pierre-Antoine Dubey, Joelle Fontannaz, Roland Gervet, Jonathan Axel Gomis, Baptiste Morisod


Assistant à la mise en scène
Chady Abu-Nijmeh


Dramaturgie
Carine Corajoud


Création lumières
Eric Soyer


Scénographie
Claire Peverelli


Création sonore
Jérémy Conne


Costumes
Isa Boucharlat


Maquillage
Nathalie Monod


Direction technique
Vincent Scalbert


Coproduction
Comédie de Genève, Arsenic, Centre d’art scénique contemporain - Lausanne, Théâtre des Martyrs - Bruxelles, Théâtre Benno Besson - Yverdon-les-Bains


Soutiens et partenaires
La Compagnie est au bénéfice d’une convention de soutien conjoint avec La Ville de Lausanne, le Canton de Vaud et Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture ; le spectacle est lauréat du concours Label+ romand - arts de la scène, et soutenu par la Loterie Romande, la Fondation de Famille Sandoz, la Fondation Leenaards, Sophie und Karl Binding Stiftung et le Migros Pour-cent culturel. La Cie Philippe Saire est compagnie résidente au Théâtre Sévelin 36, Lausanne.


↳ PHOTOS HD
↳ FICHE TECHNIQUE

Dates passées

Lausanne (CH)
26.11.2019
01.12.2019
Bruxelles (BE)
06.12.2019
14.12.2019
Genève (CH)
13.01.2020
18.01.2020
Villars-sur-Glâne (CH)
20.02.2020
20.02.2020
Bienne (CH)
05.03.2020
05.03.2020
Delémont [annulé] (CH)
07.03.2020
07.03.2020
Yverdon-les-Bains (CH)
02.04.2020
03.04.2020
Belfort [annulé] (FR)
12.03.2021
12.03.2021
Avignon (FR)
06.07.2021
25.07.2021
Yverdon-les-Bains (CH)
17.11.2021
18.11.2021
Mulhouse (FR)
15.12.2021
17.12.2021