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Cie Philippe Saire
Av. de Sévelin 36
1004 Lausanne
Suisse

en résidence permanente au Théâtre Sévelin 36

+41 21 620 00 12 info@philippesaire.ch

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CUT spectacle ×

CUT est une pièce chorégraphique dont le dispositif spatial et la situation du spectateur sont les décisions premières. Philippe Saire coupe le public et la scène en deux, littéralement, et installe un rapport scène-salle inhabituel. Durée: 90 mn.

Le public reçoit successivement les deux facettes d’une même histoire. Il voit d’abord la pièce depuis un côté du gradin, puis change de côté à l’entracte, et les danseurs rejouent la même partition. Un nouveau point de vue est alors offert au spectateur, et il lui incombe d’assembler les deux aspects de la même pièce, tel un puzzle.

Le chorégraphe se plaît à jouer avec les cadres, il le fait régulièrement dans sa série Dispositifs (Black Out, NEONS, Vacuum), pièces courtes proches des arts visuels. Avec CUT, il crée une chorégraphie où la proposition spatiale prend toute son ampleur et englobe le plateau et le public. Davantage qu’une chorégraphie à regarder, CUT invite à un jeu sur la perception et l’imaginaire, à une expérience de construction de la pensée.

Le récit prend appui sur la fuite de la famille Saire lors de la libération de l’Algérie. Après une période instable et un départ précipité, ses parents gardèrent et lui transmirent le souvenir idéalisé d’un paradis où la vie était douce et les liens sociaux forts ; un éden duquel ils auraient été chassés. Le chorégraphe puise dans les souvenirs et sensations de l’époque pour en tirer une fiction qui s’éloigne clairement de toute retranscription factuelle. Les notions de déracinement, de départ, d’eldorado et de paradis perdu sont néanmoins au cœur du spectacle.

Un dispositif, une seule histoire, deux espaces et climats bien distincts. La scène et le public sont coupés en deux par une séparation :

opaque et infranchissable pour le public ;
opaque mais perméable pour les danseurs, grâce à un système de lamelles.
La chorégraphie se déroule sur toute la scène et traverse la séparation du plateau. Le public n’en voit que la moitié. Après 40-45 minutes, le public sort, change de côté, et la pièce se rejoue à l’identique. Le spectateur, dans un premier temps, tisse une histoire avec ce qu’il perçoit et, par des informations partielles, entre autres sonores, sollicite son imaginaire sur ce qui se passe de l’autre côté. Dans un second temps, de nouvelles informations viennent compléter, contredire, voire retourner l’histoire qu’il s’était construit.

Le hors-champ créé réfère au cinéma, et le CUT à une forme de collage séquences. Les informations sonores génèrent une dramaturgie de l’imaginaire. Il y a dans le déplacement du public et dans tout le dispositif une notion de jeu. Cette notion se retrouve dans le traitement de la pièce, et le spectateur fait partie du jeu.


CUT regroupe de manière très concentrée plusieurs axes de travail et de recherche que j’ai développés au fil des ans en chorégraphie, en exploration de l’espace urbain, en travail vidéo et en enseignement aux étudiants comédiens :

Un concept spatial radical au départ du projet, qui génère des règles d’utilisation et des climats qui lui sont propres.
L’expérience active du spectateur, amené à se déplacer, à construire et déconstruire sa propre narration, à échanger sur l’expérience. Ici, le contexte devient quasiment un cas d’école : le choix n’est pas laissé au spectateur qui doit s’impliquer et entrer dans la pièce comme dans un jeu de construction.


CUT, la coupure, c’est un dispositif scénique, mais c’est aussi la brisure d’un exil, quel qu’il soit. Qu’il s’agisse d’un déplacement géographique, ou du fossé mental entre ce que nous vivons et ce que nous imaginions pouvoir vivre, ou encore l’écart entre deux facettes de notre personnalité. J’ai souhaité que cette brèche garde un sens ouvert.

CUT, ce sont deux zones d’inconfort, comme l’impossibilité de se poser, de se reposer, mais dans le fond terriblement vivantes et aussi instables que la vie.

Le traitement narratif des deux côtés est très différent : plus abstrait, collectif et dansé d’un côté, il prend une forme plus narrative de l’autre, et s’appuie alors sur un personnage central.

Dans une des moitiés du plateau, il y a cette interrogation sur le paradis perdu, traduit par la notion du collectif, sans doute parce que je suis sensible à sa fragilité actuelle. J’ai cherché comment rendre vivants des états de corps, une sensation, un souvenir effiloché. J’ai choisi de référer à un folklore réinventé, et que les danseurs aient de ce côté la tâche de garder cette danse collective vivante et d’essayer obstinément de ré-enchanter un espace, allant jusqu’à un acharnement qui révèle parfois le dérisoire.

Cette tentative de préservation est ici toujours soumise à la menace d’un monde instable, dont les configurations changent constamment et dont on essaie d’assembler les morceaux. Il est figuré par l’autre partie du plateau. Cet autre côté, je l’ai voulu encombré d’un grand nombre de cartons, lieu d’attente d’un départ qui ne se précise pas, habité en permanence par un personnage, figure de la précarité et de la solitude, qui recompose sans cesse un paysage mental. Les cartons deviennent mur, chaos, ville, habits. La narration se révèle ici par bribes. Les relations qui lient ce personnage aux autres laissent apparaître à la fois son désarroi et la lutte des autres pour y échapper.


CUT, le dernier spectacle de Philippe Saire agit comme une colle à deux composantes. Il faut voir les deux parties pour être scotché. C’est que, amoureux des arts plastiques, le chorégraphe lausannois a imaginé une contrainte spatiale inédite.
Marie-Pierre Genecand, Le Temps

Une seule histoire, deux espaces et climats bien distincts pour CUT, une création qui porte bien son nom, tant pour la scénographie que la référence cinématographique.
Agnès Izrine, La Terrasse

Un peu comme fonctionne un cerveau lorsqu’il reçoit des informations partielles et tente de vérifier ou de donner du sens à des éléments morcelés. Un peu comme se construisent des souvenirs qui mélangent vécu et événements rapportés.
Gérald Cordonier, 24 Heures


↳ Dossier de présentation

Concept et chorégraphie
Philippe Saire


Chorégraphie en collaboration avec les danseurs
Victor Dumont, Lazare Huet, Maïté Jeannolin, Claire Lavernhe, Antonio Montanile


Assistanat à la création
Philippe Chosson


Conseils dramaturgiques
Antoine Jaccoud, Roberto Fratini Serafide


Création lumières
Éric Soyer


Création sonore
Stéphane Vecchione


Costumes
Isa Boucharlat


Maquillage
Nathalie Monod


Direction technique
Vincent Scalbert


Réalisation décor
Léo Piccirelli


Captation vidéo et teaser
Pierre-Yves Borgeaud


Photographies et design graphique
Philippe Weissbrodt


Co-production
Hessisches Staatsballett dans le cadre de Tanzplattform Rhein-Main, un projet collaboratif de Hessisches Staatsballett au Staatstheater Darmstadt et au Hessisches Staatstheater Wiesbaden, et Künstlerhaus Mousonturm, Frankfurt ; Theater Chur. Un projet en coopération avec le Théâtre Sévelin 36 Lausanne, Spectacles français – Théâtre Palace Bienne, Theater Chur, LAC – LuganoInScena, Théâtre du Passage Neuchâtel, Théâtre Les Halles Sierre, Théâtre Benno Besson Yverdon-les-Bains, dans le cadre du Fonds des programmateurs / Reso – Réseau Danse Suisse. Avec le soutien de Pro Helvetia.


↳ PHOTOS HD
↳ FICHE TECHNIQUE

Dates passées

Lausanne (CH)
02.11.2016
13.11.2016
Neuchâtel (CH)
18.11.2016
18.11.2016
Darmstadt (DE)
10.02.2017
11.02.2017
Berne (CH)
23.02.2017
23.02.2017
16.03.2017
16.03.2017
30.03.2017
01.04.2017
Yverdon-les-Bains (CH)
03.05.2017
03.05.2017
Coire (CH)
31.05.2017
01.06.2017
Sierre (CH)
03.06.2017
04.06.2017
Aarhus (DK)
19.09.2017
20.09.2017
Lugano (CH)
23.10.2017
24.10.2017
Bruxelles (BE)
06.03.2018
08.03.2018